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Arthur Guérin-Boeri, apnéiste en eau gelée

LE REGARD DE...

Déjà recordman du monde d’apnée sous glace en Finlande, 120 mètres sous la banquise, Arthur Guérin-Boéri s’est mis dans la tête un rêve encore plus fou : Battre le record du monde d’apnée sous la glace, cette fois sans combinaison c’est à dire… en maillot de bain.

Son combat ?  Dompter le froid grâce à une préparation méticuleuse, rigoureuse, de plusieurs années… mais aussi grâce au mental.

Ces 2 minutes sous la glace l’ont mené vers la victoire le 8 mars dernier au Canada.  L’eau est à 1 degré, il fait -5 dehors. Arthur s’élance  en acceptant, à ce moment-là, la prise de risque totale et l’inconnue d’une réaction de son corps. En parcourant 105 mètres, il ravit le record à la Finlandaise Johanna Nordblad.

Mariage de l’accomplissement personnel, de la puissance des éléments et d’un lâcher prise qui confine à la spiritualité.

Conversation en eau glacée…

  • Pourquoi l’eau et surtout l’eau froide?

L’eau a toujours été un élément qui m’a attiré depuis tout gamin même si j’ai commencé l’apnée à l’âge de 26 ans. L’eau parce que je m’y sens bien. C’est un élément qui offre un sentiment de liberté incroyable. J’aime le silence, j’aime la sensation de glisse, j’aime la pression douce qui s’exerce lorsque je descends et surtout, j’aime être dans cette bulle sensorielle. Ensuite, j’ai découvert les multiples vertus de l’eau froide sur le système immunitaire ou la qualité du sommeil.

J’ai donc voulu marier les deux. En 2017 j’ai battu mon premier record.

  • Pourquoi s’être entrainé 4 ans pour battre ce record sans combinaison?

Le temps est le meilleur allié de la sagesse. Il est essentiel pour s’acclimater au froid. C’est important de s’acclimater sur plusieurs hivers. Plus on enchaine les années d’entrainement et mieux le corps encaisse le stress lié au froid. Le corps prend le rythme de l’évolution des saisons. C’est pour cela que c’est bien de le faire sur du long terme.

  • Comment déverouiller ses peurs quand on tente un record comme celui là?

Il y a pas mal d’appréhension évidemment. J’ai vécu avec la peur tout au long de ce record. Le doute aussi, c’était quelque chose d’assez tenace. On se sait pas ce qu’il peut se passer, donc on ne sait pas le prévenir. Cette absence de recul est redoutable. J’ai évidemment un suivi médical avec un cardiologue de l’Insep… Mais ma vraie peur a toujours été l’inconnue notamment après la plongée, car j’ai eu des réactions physiologiques étranges et intenses (vertiges, arythmies cardiaques) après des plongées en lacs gelés en France dans une température à 5 degrés. Une fois que j’ai eu réussi à dépasser cette peur, cette part de risque incompressible, que je l’ai acceptée, eh bien elle s’envole.

L’important c’est de croire en soit, de croire au projet, et de s’abandonner au risque quoi qu’il arrive.

  • Pourquoi l’accomplissement personnel est-il si important à tes yeux? 

Il s’inscrit dans une dynamique : faire des choses dont je me rappellerai plus tard. Vivre une existence de passions. Aller vers l’exigence en permanence. Je n’ai pas grand chose à me prouver, je fais tout cela pour vivre de façon intense et cultiver mes souvenirs. Il y a aussi une dimension expérimentale, puisque je m’intéresse beaucoup à voir jusqu’ou je peux emmener mon corps avec une adaptation raisonnée. Il y quelque chose d’épique, de challengeant… Mais je ne vais pas faire des records toute ma vie, j’ai très envie de passer dans la transmission, le partage, cela m’intéresse beaucoup.

 

 

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